La dernière annonce de la Banque du Canada concernant les taux d’intérêt pour 2024 aura-t-elle un impact sur l’immobilier commercial canadien ?
Signal d'annonce des taux d'intérêt d'aujourd'huiL’accent est mis sur la reprise économique. Quel impact cela aura-t-il sur le marché immobilier commercial canadien en 2025 ?
Principaux points saillants
La réduction de 50 points de base (pb) des taux d'intérêt annoncée aujourd'hui indique que, malgré une légère hausse de l'IPC à 2,0 % en octobre, la Banque du Canada (BdC) demeure préoccupée par la santé de l'économie canadienne.
Il s’agit de la cinquième baisse consécutive des taux de la Banque du Canada dans le cadre d’un cycle de baisse constante qui devrait se poursuivre jusqu’en 2025.
La décision d’aujourd’hui pourrait être interprétée comme une tentative de relancer le PIB atone du Canada et le déclin du marché du travail
Tous les regards seront tournés vers l’annonce des taux d’intérêt de la Réserve fédérale la semaine prochaine, dans l’espoir que les politiques monétaires américaines et canadiennes trouveront un certain degré d’alignement.
Le taux de prêt au jour le jour étant désormais fixé à 3,25 %, le sentiment a commencé à s’améliorer sur le marché immobilier canadien, en particulier avec la réduction de l’écart entre les cours acheteur et vendeur.
La Banque du Canada réduit les taux d’intérêt canadiens de 50 points de base
Lors de la dernière annonce de la Banque du Canada (BdC) sur les taux d’intérêt, le gouverneur Tiff Macklem a assuré aux Canadiens que de nouvelles réductions des taux directeurs étaient prévues, à condition que l’inflation reste conforme aux prévisions. Dans les semaines qui ont précédé la décision de la BdC, les économistes s’attendaient tous à une baisse des taux, mais étaient une fois de plus divisés sur la question de savoir « de combien ? ».
D’un côté, les données sur l’inflation du mois d’octobre ont révélé la première hausse du taux d’inflation annuel depuis mai, nous ramenant à 2 %. De l’autre, la croissance du PIB canadien (surtout lorsqu’évaluée par habitant) demeure faible, tandis que le marché du travail continue de montrer des signes de stagnation.
À l’approche de la dernière décision sur les taux d’intérêt de 2024, la Banque du Canada devait trouver un équilibre délicat entre la maîtrise de l’inflation et le regain de vie de l’économie dans son ensemble, alors que les indicateurs de récession continuent de se matérialiser. La réduction de 50 pb annoncée aujourd’hui semble confirmer l’engagement de la Banque du Canada à soutenir l’économie canadienne grâce à une politique monétaire plus clémente.
Faire face aux difficultés économiques du Canada
L'annonce d'aujourd'hui sur les taux d'intérêt intervient dans le contexte des mesures temporaires de stimulation budgétaire mises en place par le gouvernement fédéral sous la forme d'un allègement temporaire de la TPS sur certains produits de consommation et de versements de relance prévus à certains ménages. La décision de la BdC de réduire de 50 pb les taux de prêt à un jour indique clairement que, malgré une légère hausse de l'IPC à 2,0 % en octobre, la Banque demeure préoccupée par la santé de l'économie canadienne.
Le marché du travail canadien continue de montrer des signes de tension dans le contexte actuel. Bien que la croissance de l’emploi au niveau le plus élevé reste positive, le taux de chômage au Canada a atteint 6,8 % en novembre, un niveau qui n’avait pas été observé depuis janvier 2017, excluant les années de pandémie. Le taux de participation au marché du travail a également chuté à 64,8 %, atteignant son niveau le plus bas depuis décembre 1997, excluant les années de pandémie.
Les chiffres du PIB du troisième trimestre dressent également un tableau plutôt sombre. Bien que l’économie canadienne ait progressé à un taux annualisé de 1 % au troisième trimestre, cette hausse a été inférieure à ce que la Banque du Canada avait prévu et n’a pas suffi à compenser les trimestres consécutifs de croissance lente. Les composantes du PIB ont probablement inquiété la Banque du Canada, car la baisse des investissements en capital des entreprises et l’affaiblissement de la balance commerciale ont tous contribué aux vents contraires du troisième trimestre. « Je pense que l’un des facteurs les plus importants depuis le dernier ajustement des taux est le fait que les chiffres du PIB pour le troisième trimestre ont été étonnamment faibles, ce qui a fait pencher la balance en faveur de réductions plus nombreuses et plus rapides », note Peter Norman, vice-président et économiste en chef du Groupe Altus. « Oui, l’IPC a augmenté en octobre, mais pas à un niveau inquiétant, donc une réduction plus faible semblait encore peu probable avant cette annonce. »
À cet effet, Macklem a noté que la décision de taux de décembre dépendrait des données économiques à venir, donc la baisse de 50 points de base d'aujourd'hui est probablement une tentative de relancer l'activité économique - même si cette relance ne se reflétera pas sur le marché avant l'année prochaine.
Ne dites pas le mot « T » (tarifs)
Au cours des derniers mois, les tarifs douaniers sont devenus le sujet de discussion majeur sur l’avenir économique du Canada. Bien que toute déclaration définitive sur l’impact des tarifs douaniers proposés avec les États-Unis soit au mieux spéculative, il convient de noter que l’éventualité de tarifs douaniers peut avoir un impact sur le sentiment économique dans l’intervalle et, par la suite, sur la température de la politique monétaire.
« Les États-Unis sont notre principal partenaire commercial. Nous ne savons donc pas encore si les tarifs douaniers se matérialiseront l’an prochain, mais l’augmentation des tensions commerciales peut influer sur les décisions d’investissement des entreprises et sur la confiance des investisseurs », ajoute M. Norman. « La Banque du Canada fera de son mieux pour éviter ces problèmes, ce qui, encore une fois, laisse présager un nouvel assouplissement de la part du Canada. »
Cela étant dit, un fossé grandissant entre le rythme du cycle de baisse des taux de la Banque du Canada et les décisions de la Réserve fédérale américaine en matière de taux d’intérêt pourrait avoir un impact de plus en plus négatif sur la vigueur du dollar canadien. Dans cette optique, tous les regards seront tournés vers l’annonce des taux d’intérêt de la Réserve fédérale la semaine prochaine, dans l’espoir que les politiques monétaires américaine et canadienne trouveront un certain degré d’harmonisation.
La décision d’aujourd’hui sur les taux d’intérêt a-t-elle un impact sur les perspectives du marché canadien de l’immobilier commercial pour 2025 ?
Si le mantra guidant le secteur de l’immobilier commercial (CRE) jusqu’en 2024 était « survivre jusqu’en 2025 », le paysage est-il enfin prêt pour une reprise tant attendue ?
Il est important de se rappeler que l’impact des baisses de taux d’intérêt – du moins au début – est de nature directionnelle. Ces décisions influencent l’orientation du marché avant de produire des résultats tangibles. Même avec cinq baisses consécutives cette année, l’impact le plus tangible de ce cycle de baisse des taux prendra du temps à se faire sentir dans l’immobilier commercial canadien.
« Même avec une nouvelle baisse, il faudra du temps aux entreprises pour se réadapter et non seulement avoir plus confiance dans le marché, mais aussi commencer à exécuter leurs activités d’une manière qui reflète cette confiance », a déclaré Raymond Wong, vice-président de la prestation de services aux clients chez Groupe Altus. « Le Canada fait face à un défi important sur le plan de l’emploi, et je pense qu’il faudra un certain temps pour que le marché du travail – et l’économie dans son ensemble – reflètent l’impact positif du cycle de réduction des taux. »
« La Banque du Canada est un instrument très brutal : l’impact de ses décisions se fait généralement sentir lentement au fil du temps. La décision d’aujourd’hui n’aura donc peut-être pas d’effet immédiat sur l’emploi en janvier, mais contribuera à une meilleure année 2025 », ajoute M. Norman. « Cependant, les flux de capitaux réagissent plus rapidement aux taux d’intérêt relatifs et, lorsque cela se produit, la confiance des entreprises n’est qu’à un pas derrière. »
Malgré tout, la tendance à la baisse continue des taux d’intérêt canadiens devrait renforcer l’optimisme des emprunteurs, des investisseurs, des promoteurs et des consommateurs à l’approche de 2025. « La Banque du Canada continuera de réduire ses taux d’intérêt en 2025, mais je pense que le rythme auquel elle le fera dépendra en fin de compte de la Réserve fédérale », note Wong.
« L’écart entre le prix de l’offre et le prix de la demande se réduit lentement et je pense que nous allons assister à une augmentation constante de l’activité l’année prochaine, en raison des décisions prises cette année en matière de taux. Certains propriétaires et investisseurs pourraient essayer d’entrer sur le marché un peu plus tôt que leurs concurrents, auquel cas ils pourraient proposer un prix légèrement plus élevé pour combler l’écart entre le prix de l’offre et le prix de la demande afin de sécuriser certains biens. Bien sûr, les actifs de base attireront toujours l’attention, mais en fin de compte, je pense que nous allons assister à un début lent et mesuré jusqu’en 2025. »
Dans le récent*$* du Groupe AltusWebinaire sur l'état du marché canadien, les participants ont été interrogés sur la mesure dans laquelle ils avaient besoin d’une nouvelle baisse des taux pour que l’activité de développement reprenne. Selon le sondage, la plupart des répondants (39 %) souhaitaient une nouvelle baisse de 100 points de base, tandis que 31 % souhaitaient une baisse de 200 ou plus. « Je m’attends à ce que le taux bancaire se stabilise autour de 2,5 %, ce qui devrait jeter les bases d’une hausse tant attendue des transactions et de l’activité de développement », ajoute Norman.
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Auteur
Lauren Ramesbottom
Rédacteur principal
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