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Que signifie l’annonce d’aujourd’hui de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt pour le marché immobilier canadien ?

Bien que les décisions de la Banque du Canada en matière de taux d’intérêt soient rarement un catalyseur d’action à court terme, elles constituent des signaux importants pour le marché immobilier canadien.

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Point saillant


  • La décision de la Banque du Canada (BdC) d’abaisser son taux de prêt à un jour de 25 points de base supplémentaires aujourd’hui concorde avec les prévisions du marché selon lesquelles les baisses de taux se poursuivront jusqu’à la fin de l’année.

  • L’inflation a atteint un nouveau plus bas de 2,5 % en juillet et continue de se rapprocher de l’objectif de 2 % de la Banque du Canada (BdC)

  • Alors que l'inflation ralentit à un rythme soutenu, de nombreux économistes se tournent désormais vers l'affaiblissement des données du marché du travail

  • Bien que les décisions de la Banque du Canada en matière de taux d’intérêt soient rarement un catalyseur d’action à court terme, elles constituent des signaux importants pour le marché dans son ensemble et indiquent que la tendance pourrait s’inverser, même si une hausse significative de l’activité de transaction ne se matérialise pas immédiatement.

  • Le sentiment en faveur d'un assouplissement des positions de politique monétaire lors des prochaines annonces de taux d'intérêt de la BdC en octobre et décembre est également en hausse.

La Banque du Canada abaisse son taux de prêt à un jour à 4,25 %


La Banque du Canada (BdC) a annoncé aujourd’hui une troisième réduction de 25 points de base de son taux de financement à un jour, une mesure très attendue et attendue avec impatience. Cette dynamique continue peut être largement attribuée au ralentissement de l’inflation : selon les données sur l’inflation de juillet, l’inflation a atteint un nouveau creux de 2,5 % (en baisse par rapport au creux précédent de 2,7 % en juin). En fait, juillet a marqué le niveau le plus bas observé depuis mars 2021, nous rapprochant de l’objectif de 2 % de la BdC.

Bien sûr, l’éléphant dans la pièce n’a pas changé depuis le Dernière annonce des taux de la BoC. Une troisième baisse consécutive des taux d'intérêt redonnera-t-elle un nouveau souffle au marché immobilier canadien après une longue période de ralentissement ? Si l'inflation est sous contrôle et que la Banque du Canada continue de réduire les coûts de logement comme le marché l'a prévu, les investisseurs vont-ils enfin quitter la scène pour se consacrer à des transactions ?

Le sentiment en faveur d'un assouplissement de la politique monétaire lors des prochaines annonces de taux d'intérêt de la Banque du Canada est également en hausse. La possibilité d'une chute des taux sous 3,00 % au cours de l'année prochaine environ devient de plus en plus probable.



Faire face à l’affaiblissement du marché du travail au Canada


À l’approche de l’annonce des taux d’intérêt par la Banque du Canada aujourd’hui, tous les regards étaient tournés vers les données sur l’inflation. Cependant, dans le contexte actuel, l’inflation n’est peut-être plus le plus grand défi auquel nous sommes confrontés. L’inflation ralentissant à un rythme constant et se rapprochant de la cible de 2 %, de nombreux économistes se tournent désormais vers les données sur le marché du travail qui faiblissent. À cet effet, lors de la dernière réunion, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a laissé entendre que la politique monétaire devait se concentrer non plus sur le contrôle de l’inflation, mais sur la relance de l’économie canadienne.

En juin, Statistique Canada a signalé une baisse de 0,3 % des salaires déclarés, ce qui indique une diminution de 47 300 travailleurs.
L’emploi a également chuté dans 11 des 20 secteurs, tandis que le nombre de postes vacants est resté pratiquement inchangé. Cependant, le mois de juin a marqué la cinquième hausse mensuelle consécutive du ratio chômage-postes vacants, ce qui laisse entrevoir un déclin potentiel de la santé du marché du travail canadien. En juillet, Statistique Canada a signalé que le taux de chômage national est resté stable à 6,4 %, avec environ 2 800 emplois perdus. En examinant de plus près le rapport, nous pouvons constater que le secteur privé a subi une contraction avec la perte de 42 000 postes, tandis que le secteur public a compensé une partie de ces pertes en ajoutant 41 000 nouvelles embauches.

Les inquiétudes croissantes concernant la faible croissance de la productivité au Canada ont également fait la une des journaux ces derniers mois. La présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, a en effet annoncé la création d’un nouveau groupe de travail fédéral chargé d’analyser les tendances en matière d’efficacité de la main-d’œuvre dans les secteurs privé et public et de proposer des recommandations pour répondre aux préoccupations en matière de productivité soulevées par les économistes et la BdC.

Alors que les conditions du marché du travail canadien continuent de se détériorer, les spéculations se multiplient autour du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), qui a été initialement conçu pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre partout au Canada. En réponse à cela, Randy Boissonnault, ministre fédéral de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, a récemment annoncé les plans du gouvernement pour « éliminer les abus et les fraudes liés au PTET ». Selon M. Boissonnault, ces changements permettront de donner la priorité aux travailleurs canadiens et, par conséquent, d’atténuer les difficultés du marché du travail actuel.

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Quel sera l’impact de cette réduction sur l’immobilier commercial canadien?


Après les deux baisses consécutives de taux de la Banque du Canada, nous n’avons pas encore constaté d’impact tangible sur le marché immobilier commercial canadien. Il fallait s’y attendre, car les deux baisses ont suivi une longue période de resserrement économique important. Compte tenu du coût élevé des emprunts et des signes persistants de volatilité économique, la majorité des consommateurs et des investisseurs canadiens semblent avoir adopté une approche attentiste.

« Cette troisième baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada est significative, car elle signale que les taux sont en baisse et, plus important encore, à un rythme plus rapide que prévu », note Peter Norman, vice-président et économiste en chef du Groupe Altus. « Mais il s’agit également d’une arme à double tranchant pour le secteur de l’immobilier commercial, qui peut bénéficier de meilleures conditions de financement, mais qui sera confronté à des risques croissants liés à la détérioration des conditions économiques. La faiblesse du marché du travail et la croissance anémique du PIB laissent présager que les locataires de bureaux vont reporter leurs décisions d’expansion, que les ventes au détail des consommateurs seront plus faibles et que les ménages retarderont leurs décisions d’achat de logements. »

Si les décisions de la Banque du Canada en matière de taux d’intérêt sont rarement un catalyseur d’action à court terme, elles constituent néanmoins des signaux importants pour le marché dans son ensemble et indiquent que la tendance pourrait s’inverser, même si une hausse significative de l’activité de transaction ne se matérialise pas immédiatement. L’objectif des baisses de taux est de stimuler l’économie, mais elles le font généralement avec des délais assez longs, ce qui signifie que le secteur de l’immobilier commercial pourrait attendre une amélioration de l’emploi et des conditions économiques jusqu’en 2025 avant que de nouvelles décisions d’investissement ne commencent à avoir plus de sens.

« Avec des baisses de taux supplémentaires attendues en octobre et décembre, l’activité de transaction pourrait rester modérée en prévision d’une baisse des coûts d’emprunt. Cependant, nous devrions constater une certaine augmentation de l’activité dans l’identification d’opportunités pour les actifs de base après cette décision », note Raymond Wong, vice-président, Data Solutions Delivery chez Groupe Altus. « Le principal défi auquel nous sommes confrontés, à l’heure actuelle, est le manque de produits et l’écart persistant entre les attentes des acheteurs et des vendeurs. Évidemment, nous devons garder un œil sur l’inflation, la croissance du PIB et l’emploi – mais je pense que nous pourrions également voir les taux de capitalisation commencer à se stabiliser dans les mois à venir. »



Les orientations politiques de la Réserve fédérale et de la Banque du Canada sont-elles en voie d’alignement ?


Les décisions de la Banque du Canada en matière de taux d’intérêt ne sont pas prises dans le vide. Si la Banque du Canada a entamé son cycle d’assouplissement monétaire avant les autres grandes banques centrales, ces décisions sont indéniablement influencées par ce qui se passe au sud de la frontière. Il existe un équilibre délicat entre les économies américaine et canadienne, et si la Réserve fédérale n’avait pas prévu de commencer son cycle de baisse des taux en septembre, la décision d’aujourd’hui sur les taux d’intérêt aurait pu mettre notre dollar en danger.

« La frustration grandit face au fait que la Fed (américaine) a attendu trop longtemps pour réduire ses taux, mettant l’économie dans une position précaire », note Omar Eltorai, Directeur de recherche chez Groupe Altus. « D’autres pays, comme le Canada, ont déjà commencé à réduire leurs taux de prêt de base. La Fed a peut-être déjà raté le moment idéal pour les réduire, ce qui a entraîné un atterrissage en douceur qui a fini par perturber l’économie américaine. » À l’heure actuelle, les marchés anticipent une baisse de taux d’intérêt de 1,5%.Coupe de 25 à 50 bps lors de la prochaine annonce du FOMC le 18 septembre.

À la suite de la décision d’aujourd’hui, les consommateurs et les investisseurs canadiens poussent probablement un nouveau soupir de soulagement. Si l’inflation continue de suivre la bonne direction alors que l’économie indique qu’un coup de pouce est nécessaire, la Banque du Canada ne devrait avoir aucune raison de dévier du rythme actuel de la baisse des taux. Quant au marché immobilier canadien, nous n’avons peut-être pas encore atterri, mais la plupart des turbulences semblent derrière nous.



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Lauren Ramesbottom

Senior Copywriter

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